Bien sûr, en termes de rapports sexuels, il n’y a pas de normes toutes faites.
Comme dans la vie en général, certains seront plus gourmands que d’autres sans que cela soit considéré comme un problème.
Si les deux partenaires ont bon appétit, c’est le feu d’artifice sans plainte ni complainte !
Si l’un est beaucoup plus demandeur que l’autre, une frustration peut s’installer sans pour autant parler d’hypersexualité. La frustration cause souffrance et des ajustements sont à prévoir sans entrer dans du forcing mais le couple n’est pas nécessairement remis en question. Et la personne en demande ne grimpe pas obligatoirement au plafond de nervosité.

Autre élément-clé, la personne gourmande de sensualité voit son plaisir et son envie de partage préservés.

Dès lors, quand parle-t-on hypersexualité ?

Une définition plus complexe qu’il n’y paraît :

On parle d’hypersexualité lorsque plusieurs critères sont réunis et le premier d’entre-deux est le sentiment de perte de contrôle sur ce qui se passe. On ressent les choses comme étant plus fortes que soi.

Toute pathologie psychiatrique étant exclue, tout consommation de drogues étant bannie, l’hypersexualité, pour être définie comme telle, s’étend sur une période d’au moins six mois.

La personne qui en souffre va passer un temps et une énergie considérables autour de ses pulsions sexuelles et ce qu’il s’agisse de fantasmes ou d’activités sexuelles concrètes. Ce sera à un point tel, que d’autres domaines de vie vont en être perturbés : la vie professionnelle peut être délaissée, la vie financière peut devenir difficile (recours à des prostituées, perte d’emploi…) et bien sûr la vie familiale si elle existe.

Toute situation stressante, toute humeur anxieuse, dépressive, irritable ou liée à l’ennui va trouver son apaisement dans une consommation sexuelle.

Ainsi, le sexe envahit tout au détriment du reste et de la qualité relationnelle.

Les tentatives pour maîtriser le comportement ou les pensées se soldent la plupart du temps par un échec cuisant. Des sentiments de honte et de culpabilité parasitent la vie de l’individu et le plaisir réel est de moins en moins au rdv, seul un sentiment de soulagement persiste après assouvissement de la pulsion (retombée de la pression).

Souvent la compulsion est telle que l’individu ne tient plus compte du risque encouru (menace de divorce ou poursuites judiciaires) ou du préjudice pouvant être porté à la personne en face. Il peut aussi entrer dans une problématique d’escalade : toujours plus, toujours plus extrême puisque le plaisir lui s’amenuise et que l’insatisfaction est permanente. La délinquance sexuelle est alors le stade ultime ou la dépression majeure ou le suicide.

Bref, il s’agit d’une véritable souffrance qui empoisonne l’existence bien plus que d’apporter de l’extase.

À noter que l’hypersexualité n’entre pas dans la paraphilie, il ne s’agit pas de pratiques atypiques mais d’actes sexuels courants pratiqués de façon excessive, répétitive voir désinhibée.
Ce trouble toucherait environ 3 à 6 % de la population, majoritairement des hommes.

Troubles associés :

  • Souvent on retrouvera d’autres dépendances concomitantes : alcool, tabac, drogue, médicaments, addiction au travail…
  • Des tendances anxieuses et/ou dépressives

L’hypersexualité en tant que telle ne doit pas être confondue avec une phase maniaque chez les personnes souffrant de troubles bipolaires. En phase maniaque, une hypersexualité peut voir le jour ainsi que des attitudes complètement désinhibées. Cette tendance disparaîtra dès que la personne sera stabilisée. Ce sont alors les régulateurs d’humeur qui feront leur travail.

Les chemins empruntés par l’hypersexualité :

Comme on a pu le voir dans la définition, sa manifestation n’est pas seulement d’avoir beaucoup de rapports.
D’une part la sexualité va occuper la majorité des pensées de la journée, d’autre part la mise en place de stratégies pour assouvir la pulsion va aussi demander beaucoup de temps et d’organisation.

En gros, l’hypersexualité peut prendre 5 grandes voies :

  • Le fantasme obsédant d’être tout puissant sexuellement : à savoir pouvoir bander sur commande et faire jouir toutes les femmes. Entendons-nous bien ce fantasme est courant et ne cause pas problème en tant soi sauf qu’ici il devient obsessionnel. La personne va chercher à assouvir cette envie dans le réel et multiplier les rapports et/ou les partenaires pour étancher cette soif de toute puissance. Pour peu qu’il y ait un souci d’érection à un moment donné, c’est tout son monde qui s’effondre de façon dramatique. Elle aura dès lors souvent recours à un tas de pilules miracles ou drogues au détriment de sa santé.
  • L’obsession sexuelle : là la personne craint de perdre sa virilité qu’elle assimile à son identité. Pour pallier à cette angoisse, elle va rechercher le passage à l’acte à l’excès que ce soit au travers de la masturbation ou de rapports à deux.
  • Une érection hyperactive et dérangeante : l’homme se trouve alors confronté à une érection quasi permanente. Parfois il poursuit une femme en particulier dans l’espoir de calmer ce besoin sexuel. En cas de résistance de l’autre, l’agressivité ou la violence peut émerger.
  • La masturbation sans fin (et inexistence de relation à l’autre): parfois jusqu’à 15 fois par jour et s’accompagnant de blessures ou de fortes irritations au niveau des organes génitaux.
  • Une dépendance à d’autres formes de relation : pornographie, prostitution, contacts par internet, par téléphone, relations extra conjugales multiples.

Des origines aux contours encore imprécis

Quelques pistes sur le plan psychologique

  • Personnalités dites dépendantes au sens large et/ou sur le plan affectif.
  • Une carence marquée d’affection durant l’enfance.
  • Un choc psychologique.
  • Une manière de gérer une émotivité encombrante : anxiété, angoisse, stress, tristesse, colère.
  • Une manière de pallier à un manque d’estime de soi et de confiance en soi.
  • Certains évoquent une variante du trouble obsessionnel compulsif.

Une conséquence d’autres maladies

Comme la bipolarité, la schizophrénie, un traumatisme crânien, effets indésirables de certains médicaments, des problèmes d’épilepsie…

Une influence de notre société

Avec un accès facile à la pornographie.

Des pistes hormonales

Un taux de testostérone beaucoup trop élevé rendant la libido difficilement contrôlable.

Un système de récompense défaillant sur le plan neurologique au niveau du cerveau

Des voies pour sortir du tunnel :

D’abord, il importera de sortir de la honte et de la culpabilité pour pouvoir consulter et s’en sortir. Vous méritez de vous sentir mieux !

Ensuite, le traitement sera psychothérapeutique et/ou médical.
Médical selon les causes diagnostiquées ou encore pour apaiser l’anxiété le temps que la prise en charge thérapeutique porte ses fruits.

Conclusion :

L’hypersexualité ne doit pas être confondue avec un attrait marqué pour les bonnes choses de la vie. Les véritables amateurs de sexe prennent plaisir à le savourer et apprécient l’échange, ce qui n’est pas le cas dans l’hypersexualité où le plaisir tend à déserter et où perte d’autonomie et souffrance sont au centre du problème.
Si vous en souffrez, n’hésitez pas à vous faire aider, les sexologues ne sont pas là pour vous juger mais pour vous aider à comprendre et dépasser cette addiction qui vous emporte.

Je vous souhaite une délicieuse semaine !

Florence
Pour potentialiser votre bien-être et vous aider à devenir la meilleure version de vous-même !

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