Lorsqu’on recherche les causes d’une dysfonction sexuelle, quelle qu’elle soit, on peut souvent incriminer (totalement ou partiellement) la prise d’un traitement médicamenteux.
Il est dès lors important d’attirer l’attention des praticiens sur les effets sexuels néfastes de certaines molécules et de les encourager à interroger activement leurs patients car ces effets secondaires peuvent être combattus ou atténués.
Les psychotropes, spécialement les antidépresseurs et les neuroleptiques, ainsi que les antihypertenseurs, en particulier les bêtabloquants et les diurétiques, sont le plus souvent mis en cause. Les mécanismes d’action sont multiples, impliquant de nombreuses substances endogènes. Certaines inhibent l’une ou l’autre des fonctions sexuelles, d’autres facilitent ces mêmes fonctions. Les manifestations sont diverses: simple perturbation du désir sexuel (augmentation ou diminution), anomalies de l’érection, de la lubrification, de l’orgasme, de l’éjaculation (qui peut être retardée ou totalement inhibée).
L’éjaculation précoce, une des dysfonctions sexuelles les plus fréquemment rencontrées, n’est en revanche jamais secondaire à un traitement médicamenteux.
Les antidépresseurs
Notons que la dépression entraîne en elle-même un effet négatif sur la libido. Avant d’aborder les effets des antidépresseurs, il faut donc tenir compte du fait que l’état dépressif a déjà un impact sur l’appétit sexuel.
Inversement, même avec un traitement, toute amélioration d’une dépression peut se traduire par un retour du désir, une augmentation de la libido. Pour les hommes, il faut de fortes doses de certains antidépresseurs pour empêcher l’érection et/ou inhiber l’éjaculation. L’âge peut aussi jouer: une personne âgée peut être plus sensible aux effets indésirables des antidépresseurs.
Il existe plusieurs types d’antidépresseurs:
- les tricycliques : certaines substances de cette famille peuvent entraîner un effet direct sur l’érection, la rendant difficile. L’éjaculation peut être empêchée, la lubrification devient difficile ;
- les antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la sérotonine (par exemple la fluoxétine).Ils peuvent provoquer des éjaculations retardées, une baisse de la libido et des troubles érectiles. Certaines substances peuvent avoir moins d’effet négatif sur la sexualité, il semble donc impératif d’en parler à son médecin
- les antipsychotiques et les neuroleptiques : pour ces catégories, on retrouve une baisse de la libido dans plus ou moins 35% des cas, des troubles érectiles dans environ 20% des cas et des dysfonctions éjaculatoires et orgasmiques dans environ 20% des cas.À noter cependant que dans 20% des cas, il peut y avoir augmentation de la libido (cette augmentation pouvant être liée à la réduction des symptômes psychotiques).
Là aussi certaines substances seraient moins défavorables.
Les tranquillisants et les hypnotiques
Ils peuvent avoir occasionnellement un effet sur le comportement sexuel en raison de leur effet sédatif. La nervosité initiale qui conduit à la prise de ces molécules n’est d’ailleurs pas favorable non plus.
Les antihypertenseurs
Les études sur le sujet sont peu nombreuses.
Parmi les grandes classes d’antihypertenseurs, les bêtabloquants et les diurétiques peuvent tout particulièrement provoquer des troubles du désir et de l’érection.
Il existe cependant des nouveaux antihypertenseurs de choix pour minimiser le risque des dysfonctions sexuelles.
Les antihypertenseurs sont souvent montrés du doigt, mais en pratique, il y a une grande part de psychologique dans l’impuissance consécutive à ce traitement. Le problème peut survenir à l’introduction du traitement, mais la reprise revient vite, sauf si le patient a pris peur au début et anticipe l’échec. Il est donc important d’avertir le patient au moment de l’introduction du traitement pour ne pas sombrer dans l’anxiété de performance et installer une dysfonction sexuelle durable.
On observe que les effets secondaires sont souvent proportionnels à la dose de médicaments, mais il peut y avoir des exceptions.
Les antihistaminiques
Les antihistaminiques sont utilisés en cas d’allergie ou de rhume des foins. De par leur effet dépresseur, ils peuvent diminuer la libido. Certains antihistaminiques pris à forte dose peuvent rendre l’érection difficile. Associés à d’autres médicaments prescrits, ils peuvent rendre la relation sexuelle impossible.
Les médicaments pour traiter la maladie de Parkinson
Dans certains cas, on peut noter une augmentation de la facilité d’érection et une augmentation de la libido.
La pilule…
Ou un traitement hormonal inadapté : les œstrogènes en augmentant la lubrification du vagin vont favoriser le rapport sexuel. Certaines femmes qui prennent la pilule se plaignent d’une baisse de la libido. La raison est essentiellement d’ordre psychologique comme par exemple la crainte pour certaines de prendre un traitement hormonal. Par ailleurs, une pilule mal adaptée avec un taux de progestérone trop élevé peut provoquer un assèchement du vagin, d’où des rapports sexuels plus difficiles et donc une baisse de la libido.
Les drogues illégales
Prises en faible quantité, elles peuvent aider à se relaxer. À forte dose, elles entraînent des dysfonctions sexuelles.
COMMENT PEUT-ON REMÉDIER AUX EFFETS SEXUELS MÉDICAMENTEUX ?
On pourra assez simplement réduire la dose, quand c’est possible.
On peut aussi remplacer un médicament par un autre qui possède une moindre toxicité sexologique ou adjoindre un antidote.
On pourra également essayer d’arrêter ponctuellement les médicaments incriminés (par exemple le week-end).
Dans tous les cas, il sera important d’évoquer le sujet avec votre médecin pour que celui-ci puisse vous informer sur le risque éventuel d’apparitions de troubles sexuels.
Pensez à vous d’abord ! Il n’y a aucune gêne à avoir, le plus important est que vous vous portiez au mieux dans les différents aspects de votre vie simultanément.
Florence,
Pour potentialiser votre bien-être et vous aider à devenir la meilleure version de vous-même.