Commençons d’emblée par évoquer les progrès de la médecine :

1. L’approche médicale

  Pour l’éjaculation précoce : L’utilisation de certaines substances peut agir sur le réflexe éjaculatoire et contribuer ainsi au mieux-être du patient.

1.1. Les anesthésiques de contact

Partant de l’idée que l’on retrouverait chez les éjaculateurs précoces une hypersensibilité du pénis, certains chercheurs ont proposé des anesthésiques locaux pour réduire cette sensibilité. Il s’agit d’appliquer un produit, en spray ou en gel, sur le pénis quelques minutes avant le rapport. Le plus souvent, il s’agit d’anesthésiants à base de lidocaïne. Notons quelques inconvénients éventuels : une hypo-sensibilité peut apparaître chez la partenaire, ce qui peut entraver quelque peu son propre orgasme. Certains soulignent également une anesthésie des sensations du pénis chez l’homme. Est-il vraiment approprié de traiter une problématique du plaisir en supprimant ce dernier?

1.2. Certains anxiolytiques ou neuroleptiques

 Il semblerait que ce soient surtout les inhibiteurs de Sérotonine qui offrent le plus de possibilités. Ainsi la Clomipramine (Anafranil) augmenterait le seuil de perception pénienne. C’est une molécule qui allonge l’action de la sérotonine en inhibant sa recapture et, par là, son catabolisme par les enzymes. Elle peut ainsi retarder quelque peu le temps de l’éjaculation. La Fluoxetine (Prozac), l’imprimine (Tofranil), la paroxetine agissent selon le même principe. Ces médicaments sont donc prescrits pour leurs effets secondaires et non pour leur action antidépressive en tant que telle. L’idée étant de les prendre tous les jours pendant quelques semaines. Pour certaines personnes, la confiance étant revenue entre-temps, la sexualité repart positivement. Des effets indésirables sont cependant parfois constatés: bouche sèche, étourdissements, nausées, somnolence, céphalées, palpitations… De plus, l’utilisation prolongée de ces médicaments peut affecter le comportement érectile ou la libido ! Plus récemment, le Prigily est apparu sur le marché. Il est à prendre que lorsqu’il y a un rapport (et non de façon continue). Mais là aussi, il s’agit d’une molécule d’antidépresseur, avec un dosage différent et par la même occasion, un prix beaucoup plus élevé ! 

Pour la dysfonction érectile Précisons d’abord l’importance d’un bilan de santé pour identifier les causes organiques possibles et les traiter. Sinon, on a :

1.3. Les injections intra-caverneuses

Cette technique semble assez efficace. L’érection est maintenue même après éjaculation et autorise la poursuite de l’acte sexuel et la satisfaction éventuelle de la partenaire. Autrefois, les injections étaient surtout à base de papavérine. Aujourd’hui, de nombreuses molécules sont présentes sur le marché: phentolamine, prostaglandine E1 (Caverget), astropine, glucacon… Et bien d’autres alpha-bloqueurs, béta 2 stimulants (isoproténérol) etc. Notons ici aussi certains inconvénients possibles: anxiété de certains utilisateurs à se piquer, manque de spontanéité dans le rapport, parfois hématomes ou douleurs, priapisme et fibrose (notamment en cas de mélange de plusieurs produits!). Il est important que le patient respecte la dose prescrite et un rythme maximal d’injections par semaine! L’injection intra-caverneuse peut être contre-indiquée dans certains cas (allergies à certains produits, accident cardio-vasculaire récent, …) En cas d’injection brutale, on peut voir apparaître des vertiges, des troubles du rythme cardiaque, des nausées … L’usage est a éviter en cas de grossesse de la partenaire (les molécules passent facilement dans le sperme et peuvent provoquer la contraction de l’utérus). En cas d’érection de plus de trois heures, un traitement d’urgence doit avoir lieu. Par conséquent: toujours bien dialoguer avec son médecin!

1.4. Autres traitements médicamenteux

Prenons les plus connus : Le Sildenafil (Viagra): Pris une heure avant la relation sexuelle, il sert à augmenter la circulation sanguine dans les artères du pénis et la région pelvienne. Sa durée d’action est estimée à 4 heures. Pour être efficace, il doit être associé à une stimulation sexuelle. Plutôt bien toléré, le Viagra peut néanmoins présenter quelques effets secondaires: bouffées de chaleur notamment dans le visage, céphalées, migraines, dyspepsie, digestion difficile, troubles visuels légers et temporaires, … Cialis, Levitra: l’action est similaire au Viagra mais leur durée d’action étant de 24 heures, ce type de traitement permet une plus grande spontanéité dans l’attitude du sujet. Le Cialis existe même en version quotidienne de 5 mg; pas de panique l’idée n’est pas d’avoir obligatoirement un rapport tous les jours 😉 ! Cette petite dose en continu permettrait une certaine stabilité. Notons que les trois molécules ont maintenant leur version générique : Sildénafil (Viagra), Tadalafil (Cialis), Vardénafil (Levitra). Signalons qu’il existe également la possibilité de mettre une prothèse pénienne lorsque toutes les autres tentatives ont échoué. Une chirurgie artérielle ou veineuse peut être indiquée dans certains cas. Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive.

2. Autres approches thérapeutiques (EP ou DE)

2.1. Les thérapies de type psychanalytique

Travail en profondeur sur les conflits émotifs et sexuels : parler du passé pour remonter aux lointaines origines du problème. L’idée est que la compréhension des conflits intrapsychiques et des attitudes liées à l’enfance permettra la levée du symptôme. Les techniques utilisées se basent le plus souvent sur l’association libre, l’interprétation et la gestion du transfert. L’analyse des rêves peut également être utilisée. La cure sera menée différemment suivant l’école de l’analyste (freudienne, lacanienne, …). Certains auteurs trouvent que la cure psychanalytique n’apporte pas de résultats probants dans le traitement de l’éjaculation précoce. Si le but premier du sujet est une recherche sur lui-même et non pas la résolution directe de son symptôme, cette approche peut être très enrichissante. La longueur du traitement ainsi que la capacité de verbalisation exigée sont parfois perçues comme des obstacles à ce type de thérapie.

2.2. Les thérapies systémiques

Nous ne parlerons ici que des thérapies de couple et non des thérapies familiales. La dyade conjugale est ici vue comme un système: l’éjaculation précoce ou la dysfonction érectile est perçue comme le symptôme d’un dysfonctionnement du système. La fonction du symptôme est recherchée ainsi que les comportements qui l’entretiennent. Les techniques les plus couramment utilisées sont l’injonction paradoxale et la prescription du symptôme. L’interdiction de toute pénétration est souvent recommandée au départ. D’autres thérapeutes suggèrent une approche plus globale axée sur la gestion des luttes de pouvoir dans le couple, l’établissement de règles, … Ce type d’approche semble plus difficile avec des hommes célibataires ou des couples nouvellement formés.

2.3. Traitements pour l’anxiété

Dans un premier temps, une liste des situations anxiogènes est établie. Le thérapeute demande au sujet de se représenter mentalement la situation le moins anxiogène. Quand la situation évoquée n’est plus anxiogène, on passe à la suivante jusqu’à ce que toutes les situations soient traitées. De nombreux thérapeutes affirment obtenir d’excellents résultats par cette désensibilisation. Parmi les inconvénients, éventuels, nous retrouvons une difficulté de faire de la désensibilisation in vivo dans le traitement des troubles sexuelsJ. Cette approche paraît également peu appropriée aux éjaculateurs précoces n’ayant que peu d’anxiété.

2.4. Traitement par relaxation

Ici aussi, on postule que l’homme en difficulté est une personne anxieuse et stressée. Il va alors apprendre à contracter ses muscles puis à les relâcher; il va également apprendre à contrôler sa respiration. Des séances de massages peuvent être incluses.

2.5. Les thérapies sexuelles intégrant des exercices sexuels, une série de tâches

Le but est d’amener la personne à se concentrer sur ses sensations et sur le plaisir mutuel plutôt que sur ses performances. Ces exercices visent à diminuer l’anxiété lors du rapport et à mieux apprivoiser ses sensations péniennes. Ces pratiques impliquent souvent les deux partenaires et doivent être accomplies de façon régulière à la maison. Parmi les techniques les plus connues citons la technique « arrêt-départ ». L’homme interrompt la stimulation faite par sa partenaire lorsqu’il a repéré la sensation prémonitoire d’éjaculation. Cette technique s’est peaufinée avec le temps. Certains sexologues préconisent ces exercices seul, puis avec la partenaire sans rapport complet, puis avec pénétration vaginale, la femme étant au-dessus et ensuite seulement avec l’homme au-dessus. Souvent le programme s’étend sur plusieurs semaines. Citons cependant quelques inconvénients possibles :

  • La non-participation de la partenaire;
  • les aspects parfois fastidieux du programme; le manque de régularité ;
  • les arrêts brusques et fréquents parfois mal perçus par la partenaire;
  • la résistance du patient lui-même face à la notion de “devoir” à faire;
  • des aspects psychologiques parfois trop relégués au second plan.

La sexologie dite fonctionnelle offre aussi pas mal d’exercices plus accessibles et travaille davantage sur la respiration et la contraction/décontraction musculaire.

2.6. Thérapie sexuelle par hypnose ericksonienne

L’expérience clinique confirme l’efficacité de l’hypnose dans de nombreuses indications en sexologie. Surtout quand il s’agit de dépasser les limites acquises durant notre éducation, les scénarios familiaux ou des traumatismes infantiles. Souvent, les interdits, la notion de “mal“, continuent à nous poursuivre comme des suggestions post-hypnotiques. Ce qui n’est pas sans créer des sentiments d’angoisse, de culpabilité. L’hypnose, à la façon d’un antidote, peut nous libérer de ces associations négatives. De plus, certains auteurs (cf. Moscher, 1980) affirment que la sexualité implique un abandon de la réalité quotidienne, de l’état de veille et ce afin d’autoriser une immersion complète dans l’expérience sexuelle. Or, l’hypnose souvent décrite en termes de dissociation avec la réalité extérieure, pourrait ici avoir toute son importance. Pour résumer, l’utilisation de l’hypnose ericksonienne dans le traitement nous semble intéressante:

  • Pour obtenir une certaine maîtrise des cognitions;
  • Pour diminuer l’anxiété et le stress liés à la sexualité;
  • Pour une prise de contact accrue de l’impact de nos pensées sur notre sexualité;
  • Pour l’utilisation de l’imagerie positive;
  • Pour ramener les processus physiologiques naturels à leur fonctionnement normal.

2.7. Autres approches intéressantes

 La thérapie cognitivo-comportementale, la gestalt thérapie, la bioénergie, … constituent d’autres approches intéressantes.

Conclusion

Il est important de se centrer sur l’objectif de la sexothérapie et de rester le plus proche possible de l’attente de l’individu en souffrance. Il s’agira avant tout de bien vérifier l’aspect médical et de respecter le choix du patient. Certaines thérapies peuvent se combiner et la pluridisciplinarité présente un avantage important dans la résolution de ce type de problématiques.

Une question reste en suspens ? N’hésitez pas à m’envoyer un message, je veillerai à y répondre au mieux J 

Florence, Pour potentialiser votre bien-être et vous aider à devenir la meilleure version de vous-même.

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